ROANNE,
TOUCHEE PAR L’EPIDEMIE DE CARTOMANIE QUI SEVIT DANS LA LOIRE
Le numéro du
4 octobre 1908 de la « Loire Républicaine » signale :
Nous avons eu la curiosité de nous
renseigner sur les ravages que cette contagion exerce à Saint-Etienne, et à
Roanne dans une moindre mesure.
En semaine Saint-Etienne expédie de cinq
à six mille cartes par jour. Elle en reçoit le même nombre
.
C’est déjà déconcertant, n’est-ce pas ?
Eh bien ! Le dimanche, ces chiffres
sont imperturbablement portés au double.
Le dimanche, les Stéphanois jettent dans
les diverses boites aux lettres de la ville de dix à douze mille cartes
postales.
Les courriers de la soirée et de la nuit
en apportent autant, qu’on leur distribue le lundi matin.
Le moindre déplacement dominical est en
effet, prétexte à envoi de carte.
Va-t-on passer la journée ou quelques
heures à la campagne, on gave de cartes postales les pauvres boites aux lettres
des bourgades environnantes.
Certaines gens ne croient pas moins
faire que d’envoyer d’un seul coup, et à eux seuls,
trente, quarante et jusqu’à cinquante cartes postales !
Au besoin ceci n’est pas une
invention plaisante ni une tarasconnade de circonstances, ils se les adressent
eux-mêmes !
Comme ce sont de bonnes natures du moins
nous nous plaisons à le croire disons leur que le tri des
cartes postales est, pour les agents chargé de ce service un labeur deux fois
plus ingrat que le tri de plis ordinaires.
Le sachant ils s’efforceront
probablement d’être plus discrets.
A Roanne, le même phénomène s’exerce
aussi, nous n’avons pas un comptage précis, mais il
semble que la station thermale de Saint-Alban-les-Eaux batte le record des
envois de cartes postales de toute « La Côte Roannaise ».
Villégiaturez à votre gré dans la
banlieue, mais pour Dieu, cessez d’y jeter, surtout à votre
propre adresse, des liasses de cartes postales.
C’est assurément très drôle pour celui qui s’offre ce
passe-temps d’écoliers, mais c’est une
forte mauvaise plaisanterie à l’encontre des agents des postes.
Note de Bernard :
Heureuses initiatives prisent
il y a plus de 100 ans par nos anciens,
qui nous permettent de collectionner encore aujourd’hui,
de nombreuses cartes postales, mais aussi des « timbres » et des « marques postales » et de mieux connaître « la vie de l’époque ».Pauvres facteurs, ils étaient vraiment à plaindre mais tous très
consciencieux fort de leur statut de fonctionnaire !!!